Castonguay Lost: Les Colocs

samedi 23 avril 2011

Les Colocs - Le répondeur

Dédé Fortin s’est suicidé à l’âge de 32 ans le 8 mai 2000 au moment où il traversait une crise existentielle qu'il a qualifié d'«insupportable seconde par seconde», liée à un chagrin d’amour. Pour se suicider Dédé a choisi de se poignarder dans l'estomac, une mort atrocement violente, souffrante et lente. Sa mort est le reflet de la profondeur de sa détresse.

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Un blog sur la détresse et la souffrance au masculin

Il y a une crise de la condition masculine au Québec. C'est un blog et un vlog sur la détresse au masculin : un sujet de moins en moins tabou. C'est l'univers du sentiment de non valeur et d'échec, celui du burnout, de la dépression qu'éprouvent plusieurs hommes à un moment ou l'autre de leurs vies. Force est de reconnaître qu'ils sont parfois mal compris, mal accueillis lorsqu'on les croise hors de leurs armures, à côté de leurs pompes. C'est bien connu qu'un homme ne pleure pas, un homme ça ne se laisse pas drainer par des spleens, des blues de l'âme comme d'autres souffrent d'un mal de dents. Un homme c'est toujours au dessus de ses affaires et peu importe son orientation sexuelle, c'est solaire, fécondant, toujours prêt à conquérir l'autre à partir d'un érotisme de bon aloi, un plaisir auquel il s'adonne comme bon lui semble dès la première occasion : c'est bien connu, un homme c'est sexuel... Les hommes qui se retrouvent en bordure de route, en panne de libido, en perte de goût pour la chose, sont des impotents, des fragiles, des préoccupés, mais pas des hommes au sens normatif...

Que dire des hommes qui sont en panne d'estime de soi, en panne d'aimer et d'être aimé, en rupture de stock d'espérance et de foi dans la vie. Ils sont taxés de fragiles, de faibles, de nature rachitique, de ceux qui «n'ont pas ce qu'il faut, pour passer à travers». C'est ce que me disait un copain de travail : «moi je suis fort, je ne fais pas cela des dépressions» avant de tuer l'amant de son ex et de se suicider devant sa fille de 12 ans.

Jour après jour, je vois de jeunes garçons, des jeunes gens, des professionnels décrocher de leurs familles, de l'école, de la société et de la vie.

Sur le boulevard des rêves brisés, je retrouve sur des bancs de parcs et dans les refuges de sans abris, des professionnels et des sans papiers, des malades psychiatriques désinstitutionnalisés et des rêveurs.

Comme ces hommes n'ont pas le courage de le dire, comme ils n'ont pas le talent de l'exprimer car ils sont introvertis, intérieurs, taiseux, refermés comme un coffre qui contient des trésors enfouis, ce vlog va parler d'eux sans elles...à travers leurs maladies psychiatriques, leurs comportements à risque, leurs décrochages scolaires, leurs échecs amoureux, leurs problèmes d'alcoolisme et de polytoxicomanie, leurs suicides ou leurs morts violentes après des comportements suicidaires.

Ce blog souligne aussi la faillite de la condition masculine au Québec et l'étouffement dans lequel se retrouvent les hommes qui éprouvent des difficultés.